BISHOPS GREEN + THE PROWLERS + BÉTON ARMÉ + ROUGH CUTS + FORCE MAJEURE | FOUFOUNES ÉLECTRIQUES | 08.04.2022

Roadtrip! Synonyme de liberté. Juste la pensée de ce mot me réjouit. J’ai de belles images, des souvenirs d’anciens trips de fou vécu sur la route. Mais, je reste les deux pieds sur terre, je ne veux pas m’emballer tout de suite. Ayant fait face à trop de déceptions dernièrement, je sais que tout peut encore arriver, mais on peut encore rêver.

Vendredi 15 h 45 ! C’est un départ.

C’est aujourd’hui, le moment de mettre fin à mon traumatisme du dernier show de Bishops, où le chanteur avait pété une solide coche après avoir été coupé plusieurs fois par manque de temps, à 3 h du matin. Ils avaient eu le temps de jouer qu’une trentaine de minutes. Gros fail qui m’avait tellement déçu à l’époque.

Ce soir, c’est dans le cadre d’un genre de fest de bands canadiens qui remplace, temporairement, le Oi Fest, organisé par BaldySound, depuis plusieurs années. Cette année, les spectacles ont lieu au Bar/spectacles underground légendaire, les Foufounes électriques. 

Il est 19 h et on approche de Montréal. Moins de 30 minutes de route nous séparent du paradis. Jusqu’ici, sans embûche, ça ne pouvait pas durer. Par expérience, on a beau tout prévoir et faire attention, il y a toujours quelqu’un ou quelque chose qui menace de tout foutre en l’air. Pour nous cette fois, la magie du « roadtrip » se transforme en cauchemar à cause d’un camionneur visiblement trop pressé, et probablement pas une 100 watts, qui zigzag entre les voies, sans se préoccuper des voitures qu’il croise sur son passage. Malgré les efforts de notre conducteur, les roues de la remorque entrent en collision avec notre petite voiture, prise en sandwich entre le camion et le garde qui borde la voie de gauche.  Des dommages superficiels, mais, après avoir retrouvé le camionneur responsable (merci aux cells avec appareil photo), on attend la police sur le bord de la 20.  Retour de l’angoisse, mais je ne suis pas surprise.  J’attends toujours le pot, Heureusement, après seulement une quinzaine de minutes, deux policiers se pointent enfin et règlent le tout en quinze autres minutes. On peut reprendre la route. Quelle chance, on a eu quand même. De grosses dépenses en vue, mais par chance, on ne manquera pas les shows de ce soir.

On fait un saut rapide à l’hôtel, Best Western, situé à 1 minute à pied de la salle de spectacle, qu’on a louée pour l’occasion. Le temps de mettre mes bottes de shows, qui n’ont pas vu le sol d’un spectacle depuis beaucoup trop longtemps, et on est prêt.

On a manqué le tout premier band, FORCE MAJEURE. Il est déjà passé 20 h lorsqu’on fait notre entrée dans la salle.

C’est le band de Toronto, ROUGH CUTS qui est déjà bien installé pour leur set. Dommage qu’il s’agisse d’une tournée d’adieu, car c’est exactement dans mes cordes. C’est pour ne pas manquer ces petits bijoux qu’on arrive tôt lors des spectacles. Moi qui croyais que ce serait le bruit de fond de notre visite aux tables de merch, je suis séduite parce que ce que j’entends. Un band dont m’a parlé brièvement mon copain Guillaume, notre fidèle « show buddy ». Selon lui, un band pour mon mari, mais c’est finalement moi qui profite le plus de la prestation, pendant que mon mari retourne à l’hôtel mettre en lieu sûr, nos achats. 3 vinyles et 4 t-shirts. Je vais aller jeter un œil à leur matériel sans aucun doute.

Ensuite, un band franco, BÉTON ARMÉ. Punk beaucoup plus rough, rapide et agressif, des mélodies moins rock and roll, moins dansantes. Un son plus hardcore. La foule apprécie cette dose d’adrénaline et un beau pit se forme. Même si on note un certain respect, ce n’est pas pour les doux. Respect aux nombreuses femmes qui prennent les coups comme des hommes, des vraies, elles m’impressionnent. Solide performance ! Un autre beau moment de musique.

Maintenant, faites place à THE PROWLERS ! Fier représentant montréalais sur la scène Oï internationale. On a de la chance qu’ils se produisent encore dans leur ville d’origine. Définitivement mon band québécois préféré. Des gars hyper sympathiques et des musiciens de talent. Avec eux, on peut être assuré d’une performance impeccable. C’est mon 3e show du band auquel j’assiste ce soir, et ils sont toujours aussi professionnels. On ne peut rester indifférent à leur son Oï, punk rock and roll, 100 % authentique. 

Avec ses qualités exceptionnelles de frontmen, Sylvain, le chanteur, a une façon unique de créer rapidement une connexion avec la foule. Une forte ambiance de camaraderie, qui est au cœur du genre. On a le goût de le suivre, de chanter avec lui, de danser sur leurs mélodies accrocheuses. Dès qu’ils entament les sing along chorus, les petits poils de mon cou et de mes joues se hérissent. Parlant de chair de poule, quel son de bass incroyable ! Et si vous n’en avez pas assez du son, vous pouvez aussi regarder le bassiste (Martin) jouer de son instrument. Hallucinant ! Pour les fans de Bass, c’est à ne pas manquer, digne des grands du genre.

Même si le show de ce soir est le lancement de leur album, on a droit à quelques nouvelles chansons, mais surtout aux classiques, dont deux de mes préférées, Hate us et Drunken Skinhead. Et je dirais, à voir la réponse de la foule, que je ne suis pas la seule. Les paroles et les « woooohoo » chantés en chœur avec la foule, c’est ma drogue et ce sont les maîtres. J’en ai presque les larmes aux yeux. Merci aux bands, j’ai enfin des émotions ! Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas ressenti ça.

Qu’est-ce que ça va être quand BISHOPS GREEN vont se pointer dans quelques minutes.

Les musiciens s’installent, je m’emballe. C’est depuis le show avorté aux Katacombes et la fausse joie du 77 Montréal en 2018, lorsqu’ils ont dû annuler leur présence, que j’attends ce moment. Crinqué par les solides premières parties, j’ai hâte de voir avec quelles chansons, ils vont ouvrir. Je n’ai pas à attendre longtemps pour le découvrir, le chanteur, Greg fait son entrée

Malheureusement, le spectacle débute par toute une claque à la figure ! Je ne connais pas la toune d’ouverture ni celle qui suit d’ailleurs. Je suis sous le choc. Commencer un show par deux nouvelles chansons ? Mais quelle mauvaise idée ! Car, visiblement, je ne suis pas la seule à ne pas la connaître. Il me semble que je les connais toutes leurs chansons. J’ai eu une passe intense, il y a quelques années et c’est devenu un de mes bands préférés. Comment gâcher l’excitation. Je suis déçu, mais… cette voix ! Je ne me suis pas trompé de salle. Quelle tonalité vocale unique !

La vraie ouverture pour moi se passe avec la 3 et 4e chanson, Another Door et Gross and Net. Les 2 premières chansons de l’album Pressure sorti en 2014. Là, on parle. Je peux plus apprécier la solide performance du chanteur en pleine possession de ses moyens. Impressionnant. Il mime même les paroles, j’adore ! Deux solides chansons aux puissants refrains où enfin, la foule de centaines de passionnées, peuvent chanter tous en chœur, le poing en l’air :

« Another door! Slams right in your face… 

ou 

“Can’t get ahead, I gotta get ahead. Can’t get ahead, can you?…”

Mais le vrai frisson pour moi, c’est définitivement Senseless crimes, MA toune. Si je n’avais pas encore versé ma petite larme, ce serait le temps. C’est, les émotions à fleur de peau, que je chante les touchantes paroles de ce chef-d’œuvre. Le son brut et puissant de la bass, de la guitare, mélangé avec la voix mélancolique de Greg rend ce titre exceptionnel. Performance sans faille, fidèle à la version studio. Je leur suis reconnaissante de me permettre de vivre ces émotions que je pensais disparues à jamais depuis la pandémie.

Côté animation, Greg n’a pas la facilité de Sylvain des PROWLERS, pour mettre une foule à l’aise et partie intégrante du spectacle. Il s’adresse quelques fois à nous, mais pas assez fort pour que je comprenne ses propos. Malgré le setlist bizarre et un décevant, il nous réserve tout de même les 2 meilleures pour la fin, The Crow et Tumbling down. Deux autres chefs-d’œuvre du groupe. La réaction est immédiate. Les foufs s’enflamment à nouveau, comme à chaque classique, joué par BISHOPS GREEN ce soir.

Je ne sais pas si c’est depuis la covid, mais pas de rappel. Un timide Thank you et la soirée est terminée.  Mais quoi jouer d’autre après ça. C’est la fin parfaite.  

La soirée de ce soir m’a permis de me confirmer que je ne suis pas trop difficile, mais que bien que j’adore le skate punk, le Oï et ses dérivés, c’est vraiment le style qui me parle le plus. J’ai déjà hâte aux prochains spectacles. 

Pour terminer, mention spéciale à une des plus belles foules que j’ai vues, et à la salle de spectacle qui a comme seul défaut d’être sur la rue Sainte-Catherine à Montréal.

TEXTE :  GENEVIEVE OUELLET | CHICKS ROCK MEDIA

PHOTOS (COLLABO SPÉCIALE) : KIERON YATES | INSTAGRAM | SITE WEB

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Roadtrip! Synonymous with freedom. Just the thought of this word makes me happy. I have beautiful images, memories of past crazy trips on the road. But I keep both feet on the ground, I don’t want to get carried away right away. Having faced too many disappointments lately, I know that anything can still happen, but we can still dream.

Friday 3:45 pm! It’s a start.

Today is the time to end my trauma from the last Bishops show, where the singer blew a solid chunk of time after being cut off several times due to lack of time, at 3am. They only had time to play for about 30 minutes. Big failure that had disappointed me so much at the time.

Tonight, it’s part of a kind of Canadian band fest that replaces, temporarily, the Oi Fest, organized by BaldySound, since several years. This year, the shows take place at the legendary underground bar/showroom, Les Foufounes électriques. 

It’s 7pm and we are approaching Montreal. Less than 30 minutes of driving separate us from paradise. So far, without any pitfalls, it couldn’t last. By experience, no matter how much we plan and pay attention, there is always someone or something that threatens to screw up everything. For us this time, the magic of the « roadtrip » turns into a nightmare because of a trucker visibly too much in a hurry, and probably not a 100 watts, who zigzags between the lanes, without worrying about the cars that he crosses on his way. Despite our driver’s best efforts, the wheels of the trailer collide with our little car, sandwiched between the truck and the guard lining the left lane.  Superficial damages, but, after having found the responsible trucker (thanks to the cells with camera), we wait for the police on the side of the 20.  Return of the anguish, but I am not surprised.  I always wait for the pot, Fortunately, after only about fifteen minutes, two policemen finally show up and settle the whole in fifteen other minutes. We can take again the road. What a chance, we had nevertheless. Big expenses in sight, but by chance, we shall not miss the shows of this evening.

We make a fast jump to the hotel, Best Western, situated in 1 minute on foot of the room of spectacle, which we rented for the occasion. The time to put my boots of shows, which did not see the ground of a show since much too long, and we are ready.

We missed the very first band, FORCE MAJEURE. It is already passed 8 pm when we make our entrance in the room.

It is the band of Toronto, ROUGH CUTS which is already well installed for their set. It is a pity that it is a farewell tour, because it is exactly in my cords. It’s not to miss these little gems that we arrive early for the shows. I thought that this would be the background noise of our visit to the merch tables, but I am seduced because what I hear. A band that my friend Guillaume, our faithful « show buddy », told me about briefly. According to him, a band for my husband, but it is finally me who enjoys the most the performance, while my husband returns to the hotel to put in safe place, our purchases. 3 vinyls and 4 t-shirts. I’ll go and have a look at their material without any doubt.

Next, a Franco band, BÉTON ARMÉ. Much rougher, fast and aggressive punk, less rock and roll melodies, less dancing. A more hardcore sound. The crowd appreciates this dose of adrenaline and a nice pit is formed. Even if we note a certain respect, it is not for the soft. Respect to the many women who take the hits like men, real ones, they impress me. Solid performance! Another beautiful moment of music.

Now, make way for THE PROWLERS! Proud Montreal representatives on the international Oi scene. We are lucky that they are still performing in their home town. Definitely my favorite Quebec band. Very nice guys and talented musicians. With them, you can be sure of an impeccable performance. It’s my 3rd show with the band tonight, and they are always so professional. One cannot remain indifferent to their Oï, punk rock and roll sound, 100% authentic.

With his exceptional frontman skills, Sylvain, the singer, has a unique way of quickly creating a connection with the crowd. A strong atmosphere of camaraderie, which is at the heart of the genre. You want to follow him, sing along, dance to their catchy melodies. As soon as they start the sing along chorus, the little hairs on my neck and cheeks prick up. Speaking of goosebumps, what an incredible bass sound! And if you can’t get enough of the sound, you can also watch the bass player (Martin) play his instrument. Amazing! For bass fans, this is not to be missed, worthy of the greats of the genre.

Even though tonight’s show is the launch of their album, we get a few new songs, but mostly the classics, including two of my favorites, Hate us and Drunken Skinhead. And I’d say, judging by the crowd’s response, that I’m not the only one. The lyrics and the « woooohoo » sung in chorus with the crowd is my drug and they are the masters. It almost brings tears to my eyes. Thanks to the bands, I finally have some emotions! It’s been so long since I’ve felt like this. What will it be like when BISHOPS GREEN show up in a few minutes.

The musicians settle in, I get excited. I’ve been waiting for this moment since the aborted Katacombes show and the false joy of 77 Montreal in 2018 when they had to cancel their appearance. Cringed by the solid opening acts, I can’t wait to see what songs, they’ll open with. I don’t have to wait long to find out, the singer, Greg makes his entrance

Unfortunately, the show starts with a slap in the face! I don’t know the opening song or the one that follows. I’m in shock. Starting a show with two new songs? What a bad idea! Because, obviously, I’m not the only one who doesn’t know it. It seems to me that I know all their songs. I had an intense run with them a few years ago and they have become one of my favorite bands. How to spoil the excitement. I’m disappointed, but… that voice! I didn’t go to the wrong venue. What a unique vocal tone!

The real opening for me comes with the 3rd and 4th song, Another Door and Gross and Net. The first 2 songs on the Pressure album released in 2014. Now we’re talking. I can appreciate more the solid performance of the singer in full control. Impressive. He even mimes the lyrics, I love it! Two solid songs with powerful choruses where finally, the crowd of hundreds of passionate women, can all sing along, fist in the air:

« Another door! Slams right in your face… 

or 

« Can’t get ahead, I gotta get ahead. Can’t get ahead, can you?… »

But the real thrill for me is definitely Senseless crimes, MY song. If I hadn’t shed my little tear yet, it would be time. It is, with emotions running high, that I sing the touching lyrics of this masterpiece. The raw and powerful sound of the bass, the guitar, mixed with the melancholic voice of Greg makes this track exceptional. Flawless performance, faithful to the studio version. I am grateful to them for allowing me to experience these emotions that I thought were gone forever since the pandemic.

On the animation side, Greg doesn’t have the ease of Sylvain from PROWLERS, to put a crowd at ease and be part of the show. He addresses us a few times, but not loud enough for me to understand his words. Despite the weird and disappointing setlist, he still saves the 2 best for the end, The Crow and Tumbling down. Two other masterpieces of the band. The reaction is immediate. The crowd goes wild again, like every classic played by BISHOPS GREEN tonight.

I don’t know if it’s since the covid, but no encore. A timid Thank you and the evening is over.  But what else to play after that. It’s the perfect ending.  

Tonight’s party confirmed to me that I’m not too picky, but although I love skate punk, Oi and its derivatives; this is really the style that speaks to me the most. I’m already looking forward to the next shows. 

Finally, a special mention to one of the most beautiful crowds I’ve ever seen, and to the venue that has as only defect to be on Sainte-Catherine street in Montreal.

TEXT :  GENEVIEVE OUELLET | CHICKS ROCK MEDIA

PHOTOS (SPECIAL COLLABORATION) : KIERON YATES | INSTAGRAM | SITE WEB